C’est bien simple, la certification RSE, cela n’existe pas. Voici pourquoi.
La naissance de ISO 26000
Norme ou loi ?
Contrairement aux lois qui sont des obligations, les normes fonctionnent sur la base du volontariat. Une norme est un outil, un document de référence, une solution à des problèmes techniques et/ou commerciaux.
Selon l’AFNOR, une norme est ‘un référentiel, un document officiel rédigé par un organisme agréé. Elle est le consensus entre l’ensemble des parties prenantes d’un marché ou d’un secteur d’activité.’.
Dans le monde, c’est l’ISO, pour International Standard Organization, qui est le référentiel de normes le plus connu. Il existe environ 21500 normes ISO, allant des codes de pays aux dispositifs médicaux.
La norme est rendue légitime par :
- Le fait qu’elle soit fondée sur une expertise mondiale,
- Le fait qu’elle réponde aux besoins d’un marché,
- Un processus multipartite,
- Un consensus.
Une norme nécessaire
En 2001, la Communauté des Consommateurs auprès de l’ISO interroge sur la création d’un référentiel permettant de connaître l’engagement des entreprises. A cette question, un large oui est avancé.
En 2004, 6 catégories de parties prenantes sont réunies dont des consommateurs, des gouvernements, des ONG (40), des entreprises industrielles, des syndicats, des universitaires, des consultant.e.s. Ces parties prenantes s’appuient sur des textes existants pour travailler sur une norme. Certains pays craignent que ces textes fondateurs deviennent des obligations internationales. Ces documents de l’ILO, de l’ONU, de l’OCDE se retrouvent dans l’annexe A de la norme finale.
La norme est publiée en novembre 2010. Elle a réuni 500 expert.e.s mondiaux, 99 pays, et un large panel de parties prenantes dans l’écriture, ce qui était une première.
Une norme non certifiable
Pour qu’une norme devienne certifiable, elle doit être le fruit d’un consensus, donc d’un vote à l’unanimité des pays membres de l’ISO. Sur les 104 pays votants, 5 sont contre : les Etats Unis d’Amérique, Cuba, l’Inde, le Luxembourg et la Turquie.
C’est la raison pour laquelle l’ISO 26000 n’est pas une norme certifiable, ce qui est clairement énoncé dans son intitulé : ‘ISO 26000 : Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale.’ Il s’agit bien de lignes directrices et non de systèmes de management comme c’est le cas pour certaines normes certifiables.
C’est pourquoi la certification RSE n’est pas possible.
Petit tour de l’ISO 26000
L’ISO 26000 est adaptée pour toutes les structures, quelle que soit leur taille et leur secteur d’activité.
La réflexion porte sur le fonctionnement en interne, avec la gouvernance, les relations et conditions de travail et les droits humains. Elle porte également sur le fonctionnement avec l’extérieur, avec les parties prenantes, les consommatrices et consommateurs, les communautés, l’environnement.
Ainsi, toutes ces questions centrales sont importantes et elles sont toutes liées les unes aux autres. Vous pouvez démarrer votre démarche en débutant sur une question centrale, la prise en compte de toutes est néanmoins nécessaire.
De fait, la norme ISO 26000 est un référentiel de la RSE, bien que la certification de cette norme soit impossible.
Par contre, la labellisation RSE est quelque chose de bien réel ! Vous trouverez ici un article sur le sujet.