Développement durable et Responsabilité Sociétale : quelles différences ?

Le développement durable est une notion qui est née bien après celle de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise, la RSE. Les deux se confondent souvent et on entend parfois que la RSE c’est le développement durable pour les entreprises.

D’où vient le développement durable ?

Le développement durable est une traduction de l’anglais ‘sustainable development’, le développement soutenable. D’ailleurs, c’est cette expression qui était initialement utilisée, avant que celle de développement durable devienne la norme dans les rééditions de traductions du rapport Bruntland.

En 1987, le développement durable a été défini pour la première fois dans le rapport Bruntland. Ce rapport est intitulé ‘Our Common future’, ‘Notre avenir à tous’ en français.

Gro Harlem Bruntland, c’est la présidente norvégienne de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations Unies qui a rédigé ce rapport. La définition du développement durable est la suivante :

‘Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir.’

La suite de la définition prend en compte la problématique de l’impact environnemental dans le développement des activités économiques. C’est un premier pas énorme mais néanmoins insuffisant.

En 1972, le rapport Meadows avait déjà mis en avant l’impact d’une croissance économique débridée sur l’appauvrissement des sols, l’augmentation de la pollution et la chute des réserves de ressources, notamment en énergie fossile.

Ces deux rapports marquent une rupture dans la croissance qui semble infinie dans cette période de post deuxième guerre mondiale.

Et la Responsabilité Sociétale des Entreprises ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le terme de RSE est antérieur à celui de développement durable.

En effet, le terme de RSE nait lui dans les années 60, avec Howard R. Bowen et ‘Social Responsibilities of the Businessman’, ‘Les responsabilités sociales et sociétales de l’homme d’affaires’.

Ainsi, cet acronyme intègre la notion d’impact social et sociétal, regroupés sous le terme ‘social’ en anglais et devant être traduit par 2 mots en français. Ses réflexions se sont un peu perdues dans les limbes des études économiques. Etaient-elles trop avant-gardistes pour leur époque ? 

En 1979, Archie Caroll écrit ‘A Three-Dimensional Conceptual Model of Corporate Performance’, ‘Un modèle conceptuel de performance en 3 dimensions’. Il y définit la pyramide de la RSE avec 4 catégories : en bas l’économie, au-dessus le légal, puis viennent l’éthique et la philanthropie.

Pour sa part, le concept de parties prenantes apparait en 1987, avec Edward Freeman. C’est la naissance de l’importance de prendre en compte l’écosystème de la structure dans sa stratégie. Là encore, c’est une révolution.

Une réelle différence entre développement durable et responsabilité sociétale

Ainsi, le développement durable considère uniquement les aspects environnementaux de l’impact des activités. Quant à elle, la RSE prend en compte les parties prenantes, les impacts sociaux et sociétaux.

De leur côté, les Nations Unies ont décidé d’utiliser le terme de développement durable dans les Objectifs de Développement Durable, les ODD. Au nombre de 17 et proposés en 2015, ils ont pour but d’arriver en 2030 à une planète plus vivable.

Ces ODDs prennent en compte de nombreux éléments qui sont liés à la RSE. Bien qu’initialement destinés aux Etats, les différents types de structures s’en sont emparés pour les utiliser comme un référentiel pour leur politique et leur démarche RSE.

Personnellement, j’utilise l’acronyme RSE, qui, bien que moins connu que le développement durable, regroupe tous les aspects dont une structure doit s’emparer.

Enfin, je m’attache à expliquer les tenants et aboutissants de cette démarche et l’importance de la prise en compte des 5 piliers qui la compose : la gouvernance, le pilier social, le pilier sociétal, le pilier économique, le pilier environnemental.